Rubrique santé réalisée par la diététicienne Rita BAHATI
QU’EST-CE QUE L’INSUFFISANCE RÉNALE CHRONIQUE ?
coupe des reins
L’insuffisance rénale chronique est la diminution progressive et irréversible de la capacité des reins à assurer leurs fonctions de filtration du sang, de régulation de sa composition et de sécrétion d’hormones. Cette lente détérioration du fonctionnement des reins conduit à diverses complications, dont l’accumulation des déchets du métabolisme et de l’eau, l’anémie et les troubles cardiovasculaires. L’insuffisance rénale chronique est le plus souvent la conséquence d’une autre maladie, en particulier du diabète et de l’hypertension artérielle.
Le plus souvent liée au diabète et à CV l’hypertension artérielle.
Les reins cessent progressivement de fonctionner et les déchets du métabolisme s’accumulent dans le corps.
La dialyse et la greffe de rein sont les traitements les plus fréquents de cette maladie grave dont les symptômes n’apparaissent que tardivement.
À quoi servent les reins ?
Les reins contiennent plus d’un million de canaux microscopiques, les néphrons, eux-mêmes composés d’un glomérule et d’un tubule connectés aux canaux qui collectent l’urine. Les reins assurent trois fonctions dans notre corps.
Ils filtrent le sang et produisent l’urine. Chaque glomérule est un filtre qui retient les cellules et les grosses protéines du sang, mais laisse passer l’eau, les sels minéraux et les petites molécules. Situé en aval, le tubule réabsorbe les substances dont le corps a besoin et laisse partir dans l’urine les déchets issus du métabolisme (urée, acide urique, créatinine, etc.) ou substances en surplus (eau, sels minéraux, etc.).
Les reins régulent la quantité d’eau présente dans le corps, ainsi que la concentration de divers sels minéraux (sodium, potassium, calcium, phosphore, par exemple) dans le sang.
Enfin, les reins sécrètent diverses hormones : la rénine qui participe au contrôle de la pression artérielle, l’érythropoïétine qui stimule la production de globules rouges, et le calcitriol, forme active de la vitamine D, qui régule le métabolisme du calcium dans le corps.
QUELLES SONT LES CAUSES DE L’INSUFFISANCE RÉNALE CHRONIQUE ?
L’insuffisance rénale chronique est toujours la conséquence d’une maladie qui détériore progressivement le fonctionnement des reins.
les deux causes principales de l’insuffisance rénale chronique sont le diabète de type 1 comme le diabète de type 2 et l’hypertension artérielle. Ces deux maladies endommagent les petits vaisseaux sanguins qui amènent le sang vers les cellules du rein chargées de l’élimination de l’eau et des déchets du métabolisme. Privées d’oxygène, ces cellules meurent et leur nombre diminue progressivement, ce qui réduit la capacité de filtration globale des reins.
D’autres maladies agissent de manière similaire à perturbant la microcirculation sanguine dans les reins : les maladies auto-immunes (par exemple, le lupus, la polyarthrite rhumatoïde, la maladie de Crohn, la maladie de Berger, le purpura rhumatoïde, etc.), ou l’excès de cholestérol sanguin. L’obésité et le tabagisme augmentent également le risque de souffrir d’insuffisance rénale chronique.
D’autres maladies peuvent être à l’origine d’insuffisance rénale chronique : la maladie polykystique des reins (une maladie héréditaire) ou les infections urinaires hautes (pyélonéphrites) à répétition, par exemple. Enfin, dans certains cas, l’insuffisance rénale chronique peut être liée à la prise au long court de médicaments toxiques pour les reins, par exemple certaines chimiothérapies anticancéreuses, certains antibiotiques, certains médicaments contre l’hypertension artérielle, ainsi que le lithium (dans le traitement des troubles bipolaires).
PEUT-ON PRÉVENIR L’INSUFFISANCE RÉNALE CHRONIQUE ?
Les personnes qui souffrent de maladies qui augmentent le risque de développer une insuffisance rénale chronique doivent être régulièrement suivies pour dépister un début d’insuffisance rénale. Ce suivi médical rapproché et le respect des traitements prescrits sont la base de la prévention de l’insuffisance rénale chronique.
Pour les personnes qui ne souffrent de ces maladies prédisposantes, il n’existe pas de mesures de prévention. Néanmoins, en cas d’infection urinaire, il est préférable de consulter et de la traiter rapidement pour éviter l’effet négatif des infections urinaires à répétition sur la santé des reins.
Lors des visites de la médecine du travail, l’examen d’urine sert à dépister à la fois le diabète et l’insuffisance rénale (présence de protéines dans les urines).
LES MESURES DIÉTÉTIQUES ET D’HYGIÈNE DE VIE CONTRE L’INSUFFISANCE RÉNALE CHRONIQUE
Pour essayer d’alléger le travail des reins, quelques règles diététiques peuvent être prescrites, en particulier à propos de la consommation quotidienne de protéines (qui sont métabolisées en urée et en acide urique).
En règle générale, les personnes qui souffrent d’insuffisance rénale chronique légère à modérée doivent essayer de maintenir leur consommation quotidienne de protéines au dessous du seuil de 0,8 à 1 gramme de protéines par kg de poids et par jour (entre 56 et 70 grammes de protéines par jour pour une personne de 70 kg), dont la moitié d’origine animale (viandes, poissons, œufs, fromages et produits laitiers), l’autre moitié étant d’origine végétale (légumes secs, soja, par exemple).
Lorsqu’une hypertension artérielle est présente, il peut également être demandé au patient de contrôler sa consommation de sel (chlorure de sodium), voire de matières grasses en cas d’obésité ou d’excès de cholestérol.
De plus, dans les stades les plus avancés et chez les personnes en dialyse, le médecin peut limiter la quantité de liquides ingérés chaque jour. Le soutien d’un médecin nutritionniste ou d’une diététicienne est souvent nécessaire pour réapprendre à manger (et boire) de manière à alléger le travail des reins. Enfin, une supplémentation en fer et en vitamine D peut également être prescrite.
Un programme d’arrêt du tabac doit être mis en place en cas d’insuffisance rénale chronique et la consommation de boissons alcoolisées doit rester exceptionnelle. L’activité physique adaptée, pratiquée régulièrement, exerce une influence positive sur le contrôle de la maladie.
Enfin, lorsqu’une insuffisance rénale chronique est diagnostiquée, le médecin s’assure que son patient est à jour de ses vaccinations et prescrit, le cas échéant, une vaccination contre l’hépatite B (l’insuffisance rénale chronique augmente la vulnérabilité aux infections).
LES MÉDICAMENTS PRESCRITS POUR TRAITER L’INSUFFISANCE RÉNALE CHRONIQUE
Les médicaments utilisés dans le traitement de l’insuffisance rénale chronique sont différents selon le stade de la maladie, son origine et les particularités de chaque patient.
Ils peuvent être destinés à augmenter la production d’urines (diurétiques), à lutter contre l’hypertension artérielle (antihypertenseurs), à réduire la production d’acide urique, à contrôler le taux sanguin de cholestérol (statines), ou à normaliser les concentrations sanguines de phosphore, de calcium ou de composés acides. Ils peuvent également stimuler la production de globules rouges pour lutter contre l’anémie (fer et dérivés de l’érythropoïétine).
Attention aux médicaments toxiques pour les reins !
Les personnes qui souffrent d’insuffisance rénale chronique doivent rester vigilants sur les médicaments qu’ils prennent, en particulier ceux utilisés dans le cadre d’une éventuelle automédication. En effet, de nombreux médicaments courants peuvent aggraver une insuffisance rénale, par exemple les anti-inflammatoires non stéroïdiens (comme l’ibuprofène, le kétoprofène, le diclofénac, etc.).
Les patients atteints d’insuffisance rénale chronique doivent signaler leur état de santé lors de toute consultation auprès d’un professionnel de santé afin que celui-ci puisse choisir des médicaments sans impact majeur sur le fonctionnement des reins. De plus, ces patients doivent éviter de prendre des médicaments de phytothérapie ou des compléments alimentaires sans demander conseil au préalable à leur médecin.
La rédaction