Les tensions s’accentuent un peu plus entre Kinshasa la capitale congolaise, Kigali capitale rwandaise et Kampala capitale ougandaise, depuis quelques jours après la prise spectaculaire de la cité de Bunagana par le M23. On assiste à des soupçons de trahison et quelques accusations de manquement par rapport à la situation sécuritaire entre les trois États.
C’est dans la confusion totale dans la nuit du 12 au 13 juin, que la cité de Bunagana est tombée entre les mains du M23 après d’intenses batailles avec les FARDC.
Quelques heures plus tôt, les FARDC assuraient pourtant avoir repoussé une avancée du groupe rebelle sur cette ville située au pied du volcan Sabyinyo, quasiment au point d’intersection entre les frontières congolaise, ougandaise et rwandaise, sur le route menant à Goma, a-t-on appris chez nos confrères de Jeuneafrique.
« Nous demandons au président Félix Tshisekedi de saisir cette opportunité pour mettre fin à la violence et ouvrir des négociations directes avec notre mouvement conformément au conclave de quatre chefs d’État à Nairobi le 8 avril », on déclaré les nouveaux maîtres de Bunagana dans un communiqué.
Une situation qui jusque-là fait réagir les chancelleries occidentales.
Pour la première fois, l’ambassade américaine à Kinshasa a librement évoqué la présence des troupes rwandaises sur le sol congolais et a condamné « des actions qui augmentent le risque de violence et de destruction dans l’Est du Congo et nuisent à tous les habitants de la région ».
« Nous sommes extrêmement préoccupés par les récents combats dans l’est de la RDC et par la présence signalée de forces rwandaises sur le territoire de la RDC », indique le communiqué, « les comportements provocateurs et les propos incendiaires doivent cesser » avertit Washington.
La deuxième condamnation émane de l’Union européenne, par la voix de Jean-Marc Châtaignier, l’ambassadeur de l’UE en RDC, qui, devant des hauts responsables de la police congolaise et un parterre de diplomates européens, a critiqué les « agissements des groupes armés nationaux et étrangers ».
Derrière le M23, Kinshasa n’a pas tardé à désigner une nouvelle fois celui qu’il considère comme coupable.
S. Tenplar NGWADI