CE JOUR-LÀ… 22 février 2002, Jonas Malheiro Savimbi (67 ans), chef de la rébellion angolaise de l’UNITA, est assassiné dans la province de Moxico (centre-est d’Angola) au cours de l’opération baptisée « Kissonde », lancée dès l’aube par la 20ème Brigade de l’armée angolaise.
14 jours auparavant, les forces gouvernementales avaient réussi à localiser, grâce aux informations fournies par des experts en télécommunications américains et israéliens, sa position exacte. Savimbi avait commis l’erreur d’appeler à partir de son téléphone satellitaire.
Les combats engagés la veille sont intenses. Savimbi tente une manœuvre de diversion, mais ses éléments ne résistent pas longtemps au feu nourri des forces loyales. Vers 15h, la réplique des forces loyalistes est terrible. On lui tire 15 balles dans son corps. C’est la fin.
Jonas Savimbi a toujours été l’un des personnages clés de la lutte pour le contrôle de l’Afrique du temps de la Guerre Froide. Il avait fondé l’UNITA en 1966 pour combattre la puissance coloniale portugaise, lutte qu’il mènera aussi contre le pdt Dos Santos pendant 27 ans.
Jonas Savimbi était diplômé en sciences politiques de l’Université de Lausanne. Il parlait parfaitement 4 langues européennes (portugais, espagnol, français et russe) et 3 langues africaines (dont le lingala, car il a pendant longtemps utilisé le Zaïre comme base arrière).
En 1991, il signe un accord de paix avec Dos Santos et regagne Luanda, puis participe à la présidentielle de 1992. Il conteste la victoire de Dos Santos, puis rompt la paix et retourne dans le maquis. Il s’empare alors de Huambo, la 2è ville du pays, et en fait son fief.
En 27 ans de guerre, Savimbi s’était constitué une armée de plus de 60.000 hommes, reconnue comme l’une des plus aguerries en Afrique. En 2019, 17 ans après sa mort, ses restes avaient été authentifiés par des analyses ADN, et il eut droit à des obsèques le 1er juin 2019.
Un récit historique tiré de KGB
La rédaction