Les forces alliées Démocratiques (ADF) et DAECH, également connu sous le nom d’Etat Islamique d’Irak et du Levant (EIIL) continuent de massacrer la population dans l’Est de la République démocratique du Congo.
Les ADF ont publié plusieurs vidéos de décapitations tournées en Ituri dont la première date de juin 2021, montrant Salim Mohamed Rashid, un ressortissant kenyan arrêté par les autorités congolaises en janvier 2022.
Pour renforcer leur corps, ces mouvements rebelles recrutent dans plusieurs pays voisins de la RDC. Un rapport des experts de l’ONU publié par nos confrères de Politico.cd, révèle la manière de procéder dans leur recrutement.
En ce qui concerne le recrutement, les experts renseignent que des ex-combattants des ADF ont continué de signaler la présence de recruteurs et de points focaux dans la région, en particulier le long des côtes kényanes et tanzaniennes et au Burundi. Des recruteurs ont facilité les recrutements et le transport de recrues, notamment en faisant de fausses promesses de travail en RDC, généralement dans des mines d’or. Les mêmes sources ont également fait état de recrutements par des religieux ou des fidèles musulmans dans des mosquées et des écoles, notamment à Mombasa (Kenya) et à Bujumbura (Burundi).
De plus, des médias sociaux (Facebook, WhatsApp et Telegram) ont été utilisés, avec des groupes en ligne qui diffusaient une propagande radicale et encourageaient les membres de ces groupes à rejoindre le jihad, notamment en République démocratique du Congo ou au Mozambique. Certains de ces groupes en ligne étaient composés de personnes liées à Daech. Meddie Nkalubo et Abwakasi, des dirigeants des ADF, ont joué un rôle clé dans ces activités de propagande en ligne. Par exemple, argumentent-ils, Salim Mohamed Rashid et Hytham S.A. Alfar, un Jordanien arrêté près de Butembo en septembre 2021, ont déclaré avoir été en contact avec Nkalubo et Abwakasi avant de se rendre dans des camps des ADF. Salim a expliqué qu’il avait décidé de rejoindre les ADF après plusieurs tentatives infructueuses pour rejoindre Daech au Mozambique, en Somalie et en République arabe syrienne.
Pour ces experts de l’ONU, cela montre que l’allégeance des ADF à Daech et leur projet d’alignement avec ce dernier, ainsi que les revendications de Daech ont permis aux ADF d’accroître leur notoriété dans des cercles radicalisés. Les ADF ont capitalisé sur cette notoriété pour attirer des recrues hautement radicalisées et sont ainsi apparues comme une option possible pour des individus désireux de rejoindre Daech, au même titre que Daech en Libye, au Mozambique, en Somalie et en République arabe syrienne. Plusieurs recrues, dont Salim et Hytham, ont cependant été déçues par les conditions de vie difficiles ou les divergences idéologiques et ont rapidement quitté les camps des ADF.
Tshokuta ben André