Après l’annonce d’une table ronde sur l’état de siège à l’Est du pays, Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement, répond aux questions de DW Afrique
En RDC, le Président de la République, Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, après avoir dirigé le mercredi 4 mai à Kinshasa une réunion d’évaluation de l’état de siège instauré depuis le 6 mai 2021 dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, il a annoncé la tenue prochaine d’une table ronde pour décider de l’avenir de ce régime exceptionnel.
Malgré cet état de siège, les attaques des groupes armés contre les populations civiles se poursuivent. La société civile, ainsi que les élus de ces provinces, réclament la levée ou la requalification de cette mesure exceptionnelle.
Faut-il privilégier d’autres approches non-militaires ? Saleh Mwanamilongo a posé la question à Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement congolais qui dresse également le bilan de l’état de siège.
Patrick Muyaya : Aujourd’hui, un an après, nous sommes plutôt satisfaits de voir qu’il y a eu des avancées. Vous avez vu par exemple, que nous avons repris beaucoup de localités et beaucoup de territoires. Et aujourd’hui, avec l’armée ougandaise, nous avons pu faire des progrès, notamment en neutralisant les bastions des ADF. Mais, nous ne pouvons pas nous satisfaire de ce qu’il y a eu comme avancée ou non. Nous considérons qu’il y a encore des efforts à faire au-delà de ce que nous avons pu engranger comme résultat.
DW : Il y a quelques mois, le président disait que l’état de siège restera en vigueur jusqu’au retour effectif de la paix. Et aujourd’hui, il annonce la tenue d’une table ronde sur l’état de siège. Est- ce un aveu d’échec ou une volonté de bien faire les choses ?
Patrick Muyaya : Je ne crois pas que ça doit être perçu comme un aveu d’échec. C’est plutôt la preuve que dans tout ce que nous faisons, nous le faisons en synergie avec les couches sociales et les différents représentants de la population. Et comme le président recevait le rapport, il a estimé qu’il serait nécessaire, autour d’une table ronde, que le gouvernement, les députés nationaux, l’armée et les services de sécurité se mettent autour d’une table pour proposer les mesures qui vont nous permettre d’aller vers la paix.
DW : Et selon vous, faut-il maintenir cette mesure exceptionnelle ?
Patrick Muyaya : Je crois qu’au regard des éléments qui ont été avancés sur le terrain et au regard de la nécessité de tenir compte des opinions publiques, il y a des choses qui doivent être recentrées et qui doivent être faites. Qu’ont fasse d’ailleurs ces discussions, cette évaluation, c’est au terme de cette table ronde qu’il y aura des propositions concrètes qui seront faites au président de la République.
DW : Monsieur Muyaya, il s’est tenu à Nairobi, au Kenya, des consultations entre le gouvernement et certains groupes armés actifs dans les provinces du Kivu et de l’Ituri. Pensez-vous qu’il faut privilégier les approches non militaires ?
Patrick Muyaya : Je pense que vous avez suivi que la RDC est devenue membre de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Est. A la suite de cette adhésion, une consultation a été organisée notamment avec les groupes armés. Ici, nous utilisons toutes les options qui sont à table et l’option militaire, là où il le faut. Mais la discussion est aussi là où il le faut, parce que l’objectif principal, c’est de ramener la paix.
Pour Patrick Muyaya, le chef de l’État a annoncé qu’une table ronde sur l’avenir de l’état de siège serait organisée avant la fin de la session parlementaire en cours actuellement.
Rédaction