Racontée par Thomas Luhaka Losenjola, en 1916, l’Allemagne attaque le Congo, lors de la première guerre mondiale, le général allemand Paul Von Lettow-Vorbeck, commandant des forces coloniales de la DOA (Deutsch Oostafrika) Afrique orientale allemande (qui comprend le Rwanda, le Burundi et la Tanganyika), décide d’attaquer le Congo-Belge pour récupérer les mines d’or de Kilo-moto en Ituri. La Force Publique (FP) congolaise va réagir à cette agression en repoussant l’ennemi en dehors de nos frontières.
La Force Publique contre-attaque
Le commandant en chef de la FP, le lieutenant-général Charles Tombeur, va décider de poursuivre les allemands dans leurs colonies avec un contingent de 15 000 soldats congolais.
C’est ainsi que Kigali tombe aux mains des militaires congolais le 9 mai 1916. Le 6 juin 1916, Bujumbura, la capitale du Burundi est libérée à son tour. Au mois de juillet 1916, le Rwanda et le Burundi sont complètement contrôlés par la FP.
Les congolais entrent en Tanzanie
Les soldats congolais vont poursuivre cette campagne victorieuse en attaquant les allemands dans la Tanganyika. Ils vont mettre ces derniers en déroute lors des batailles de Tabora (8 septembre-19 septembre 1916), Dodoma (juillet 1917) et Mahenge (octobre 1917).
Les vainqueurs se partagent les anciennes colonies allemandes
A la fin de la première guerre mondiale, les pays européens vainqueurs de l’Allemagne vont se partager les dépouilles de l’empire allemand. La France prend le Togo et une partie du Cameroun. L’Angleterre prend la Tanzanie. L’Afrique du Sud s’approprie la Namibie.
La Belgique hérite le Rwanda-Urundi
Pour remercier la Belgique pour sa contribution à la guerre, la Société des Nations (l’ancêtre des Nations-Unies) lui confie la gestion du Ruanda-Urundi en 1923. En 1925, ces deux territoires sont rattachés au Congo dont ils deviennent la 7ème province.
A la fin de la guerre, le grand général Sud-africain, Jacob Van Deventer, qui commandait les forces alliés en Afrique orientale, va remercier les soldats congolais en déclarant ceci : » Les troupes congolaises sont des combattants magnifiques, intelligents et sûrs, et leur participation dans la campagne a été de la plus grande valeur pour la force alliée. »
Les militaires congolais ramènent des épouses rwandaises et burundaise
A la fin de la première guerre mondiale, beaucoup des militaires congolais ayant participé à ces opérations de libération du Rwanda-Urundi ramènent des épouses de ces deux pays. L’un d’eux s’appelle le sergent Édouard Kengo Lomboli de la tribu ngbandi, originaire du territoire de Mobayi-Mbongo, secteur de Kota-koli, du groupement Dondo. Il va épouser et ramener au pays une belle rwandaise répondant au nom de Hilda Asimini. De cette union vont naître deux filles: Marie-Claire Mukanda Kes et sa sœur Lucie.
Les origines d’un grand homme politique congolais
Marie-Claire Mukanda aura, en 1935, un enfant avec le médecin-directeur de l’hôpital de Libenge (dans l’actuelle province du Sud-Ubangi) du nom de docteur Michel Lubicz ( prononcer Lobitch). Cet enfant du nom de Léon Lobitch, petit-fils du sergent Édouard Kengo, connaitra une extraordinaire carrière politique sous le nom de Léon Kengo wa Dondo !
À suivre !
Par Thomas Luhaka Losenjola
La Rédaction